Cancer.
C'est le pire mot de tout le vocabulaire.
Un mot qu'on apprend sans le vouloir.
On se réveille un jour
Et il est là,
Sans avoir prévenu.
Il apparaît dans notre dictionnaire.
Souligné en rouge.
Du jour au lendemain,
On connaît sa définition
Et ses synonymes :
Maladie, fin de vie, fin du monde.
J'aime les mots
Mais ce mot-là
J'aimerais ne l'avoir jamais appris.
Il me brûle les yeux.
Je préfère le regarder dans le miroir
Reflété, à l'envers ;
Il ressemble au passé simple du verbe renaître.
Le mot le plus laid du monde.
- Que pouvons-nous dire de ce poème du point de vue formel ? Est-ce qu’il est abstrait ou plutôt déclaratif ?
- Est-ce que le mot « cancer » joue un rôle particulier dans le poème ? Est-ce qu’il est en quelque sorte un « personnage » ?
- Avez-vous des mots dans votre vocabulaire qui vous semblent être : « Le mot le plus laid du monde » ?
- Que veut dire la fin du poème ? Pouvez-vous analyser l’image proposée par l’auteur ?
- Comment réciteriez-vous ce poème ? Quelles sont les clés interprétatives afin de l’apprendre par cœur, tenant compte du fait qu’il s’agit d’un poème narratif ? Est-ce qu’il y a des images qui percutent votre imagination ? Des mots qui résonnent particulièrement à la lecture ?
Exercice d’écriture :
Explorez la figure de l’antithèse en écrivant un poème qui commencera avec ces vers :
« Si cancer est le mot le plus laid du monde
______ porte la beauté… »
Inspirez-vous de la forme du poème de Jonathan Bécotte tout en explorant ce que le mot positif que vous aurez choisi évoque pour vous.
Référence d’antithèse :
https://www.lalanguefrancaise.com/linguistique/antithese-figure-de-style
Jonathan Bécotte, «Le mot le plus laid du monde», Maman veut partir, Léméac Éditeur, 2018, p. 178.